Yay ???? ! Pour fêter le lancement de la Micropreneure Academy, je vous offre une semaine de podcasts quotidiens autour de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise.
On commence aujourd’hui avec un sujet un peu tricky : combien gagne-t-on réellement en freelance ? Comment déterminer son salaire freelance ?
Le but de cet épisode + article, ce n’est pas de vous donner le “revenu mensuel moyen” d’un freelance. C’est bien plus important que cela.
Dans cet épisode, je vous détaille ce qui se passe de l’encaissement de votre chiffre d’affaires au versement de votre rémunération sur votre compte bancaire personnel. L’objectif : vous faire prendre conscience que facturer plusieurs centaines d’euros par jour en freelance, ce n’est ni aberrant ni abusif.
Je prends ici l’exemple du freelance qui facture au TJM, mais cela vaut pour tous les types de facturation (forfait, mot, heure…) mais également pour tous les types de business (pas forcément que les freelances).
Souvent, on débarque sur la planète du freelancing et on commence à regarder les prix pratiqués sur le marché pour fixer les nôtres.
Et, même si on regarde des plateformes freelances comme Malt où les prix sont plus bas que la moyenne, on s’aperçoit que les freelances facturent 300, 400, 500 voire 700 euros la journée ! Comment diable est-ce possible ?! Comment puis-je passer d’un salaire de 2 000 euros bruts à une rémunération journalière de 450 euros ? Pourquoi est-ce que le salaire freelance est-il si élevé ?
L’erreur n°1, c’est de comparer son ancienne (ou actuelle) rémunération de salarié avec les taux jour moyens des freelances. Ça n’a absolument rien à voir.
Pourquoi comparer l’incomparable ? Les freelances n’ont pas de congés payés, pas de sécurité de l’emploi, pas d’avantages propres aux salariés (13ème mois, tickets-resto, réductions, mutuelle…), une protection sociale pourrie, une retraite ridicule… Ils doivent en outre payer “de leur poche” toutes les dépenses professionnelles vitales à l’exercice de leur activité, anticiper les périodes creuses, ou encore prendre 234949 casquettes et fonctions différentes pour faire vivre leur business.
Je pourrais m’arrêter là, mais je préfère vous présenter un exemple concret 😉 Prenons le cas d’un freelance qui facture 300 euros la journée et qui n’est, pour des raisons de facilité, soumis à la TVA.
Est-ce qu’un freelance qui facture 300 euros par jour gagne forcément 6 000 euros par mois ? Pas vraiment.
En freelance, vous n’êtes pas payée que pour le temps passé sur vos missions clients. On doit donc enlever a minima les week-ends, les vacances, et les jours où vous êtes dans l’impossibilité de travailler (maladie…).
Avec ce petit calcul, on considère en principe que vous allez pouvoir travailler 220 jours par an : 365 jours – 100 jours week-ends – 6 semaines vacances/maladie.
Au contraire, un salarié est payé sur une base de 52 semaines par an, qu’il soit au boulot ou non.
Cependant, il est très peu probable que vous puissiez facturer 220 jours par an. Quand on est freelance, on jongle entre 30 000 casquettes et 15 000 tâches (au mooooins) : communiquer sur les réseaux sociaux, mettre à jour son site Internet, se former, préparer les rendez-vous prospect, résoudre les problèmes techniques, être sollicité pour divers évènements…
Bref : il y a énormément de tâches non facturables en freelance. C’est la raison pour laquelle il faut absolument que vous puissiez les “facturer indirectement” en fixant des bons tarifs, ceux qui peuvent compenser ce temps non facturé.
En général, on estime que 40 % du temps de travail des freelances est affecté à des tâches non facturables. Cela signifie que vous ne facturez réellement que 220 * 60 % = 130 jours par an.
Et encore ! 130 journées facturables et facturées, ça correspond à un carnet de commandes bien rempli, sans trop de périodes creuses.
Vous ne facturez en moyenne que 130 jours par an… Mais, en plus, vous devez penser aux charges sociales et fiscales basées sur votre chiffre d’affaires. Vous payez en effet toute une série d’impôts et taxes en micro-entreprise : impôt sur le revenu, cotisations sociales à l’URSSAF, ou encore CFE (un impôt local).
[Article lié : Que paie-t-on lorsque l’on est auto-entrepreneur ?]
Si vous êtes en prestations de services, vous devez payer 22 % de charges sociales tous les mois ou tous les trimestres (selon la périodicité choisie).
Le montant de l’impôt sur le revenu est un peu plus difficile à anticiper (sauf si vous avez opté pour le versement libératoire) car il dépend des revenus de votre foyer et de sa composition. Mais considérons que vous payez 10 à 20 % d’impôts sur votre chiffre d’affaires.
Enfin, si vous exercez à domicile, vous paierez chaque année une cotisation minimale de CFE : environ 200 à 300 euros par an. Là encore, aucun montant fixe ne peut être énoncé. Ça dépend majoritairement de votre lieu de résidence. Si au contraire vous exercez votre activité dans des bureaux professionnels, le montant sera un peu plus élevé.
Votre salaire freelance dépend également du montant de vos charges professionnelles, c’est-à-dire toutes les dépenses qui servent à l’exercice de votre activité (de façon directe ou indirecte). C’est par exemple l’abonnement à un coworking, les logiciels, le matériel, les abonnements, les fournitures de bureau, les formations…
Vous le savez sans doute : en micro-entreprise, on ne peut pas déduire les charges pour leur montant réel. Cela fait partie des gros inconvénients de la micro-entreprise.
Cela vient d’autant plus réduire votre rémunération mensuelle de freelance.
Enfin, le revenu des freelances est “élevé” car il doit compenser les désavantages liés au statut d’indépendant :
Tous les mois, vous devez donc vous constituer une trésorerie de secours pour vous prémunir contre ces risques-là. J’explique tout cela dans l’épisode de podcast sur la méthodologie financière en micro-entreprise.
La trésorerie est extrêmement importante lorsque l’on a une entreprise… Même si on est auto-entrepreneur !
[À lire/écouter également : Comment gérer ses revenus d’auto-entrepreneur ?]
Il est absolument impossible de comparer la rémunération d’un freelance à celle d’un salarié. D’ailleurs, ces sommes là n’ont absolument pas la même nature : un chiffre d’affaires ne constitue certainement pas un salaire !
On peut très bien gagner sa vie en freelance, mais ce n’est pas aussi facile qu’on ne le pense. Les indépendants supportent de nombreuses charges, et leur statut n’est pas sans inconvénients.
C’est la raison pour laquelle il est absolument indispensable de fixer les bons tarifs. Un TJM en-dessous de 250 euros par jour, par exemple… Ce n’est vraiment pas raisonnable !
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