Vous lisez sûrement partout que la micro-entreprise est LA solution rêvée pour tout baby entrepreneur. Et c’est vrai pour plusieurs raisons : régime social et fiscal simplifiés, possibilité de bénéficier de l’ACRE, obligations comptables considérablement allégées…
En clair, la micro-entreprise est simple à gérer, et les charges ne sont pas importantes.
Est-ce pour autant la solution reine pour créer une entreprise ?
Comme pour chaque question juridique ou fiscale, il est impossible de procéder à des généralités. A chaque situation sa solution la mieux adaptée. Et ce ne sera pas forcément de créer une micro-entreprise !
Je vous explique aujourd’hui les limites et inconvénients de la micro-entreprise.
Au cours de cet article, vous apprendrez que :
[Article lié : Bien s’informer quand on est entrepreneur (Droit & Fiscalité)]
Parmi les premiers inconvénients de la micro-entreprise, en voici un de taille : la micro-entreprise n’est pas possible pour TOUTES les activités.
Sans rentrer dans le détail (il existe beaucouuuup de règles), voici un extrait du palmarès des activités privées de micro-entreprise :
[Article lié : Créer une micro-entreprise, combien ça coûte ?]
La micro-entreprise est réservée aux petites entreprises débutantes, réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à :
Avant le 1er janvier 2018, les plafonds étaient 2 fois moins élevés. Attention donc aux articles juridiques sur Internet, qui ne sont pas tout le temps à jour.
Quand vous créez une société, celle-ci a un régime d’imposition “de base” : soit l’IR, soit l’IS. Cela dépend du type de société.
La plupart des sociétés à l’IR peuvent opter pour l’IS, et inversement. Cela permet de faire de l’optimisation fiscale en fonction des caractéristiques de la société nouvellement créée. Dans certains cas (voire souvent), passer à l’IS sera plus avantageux.
Quand on est en micro-entreprise, une seule possibilité : être imposé à l’IR.
La micro-entreprise n’est possible que si vous entreprenez seul. C’est-à-dire :
Il est dès lors impossible de s’associer avec un autre auto-entrepreneur ou de créer une société pluripersonnelle (SAS, SA, SARL…).
Je vous conseille de faire très attention si vous avez l’intention d’échapper à la création d’une société pour profiter des charges sociales et fiscales allégées de la micro-entreprise.
En effet, il est strictement interdit de s’associer entre auto-entrepreneurs. Le régime de la micro-entreprise a été pensé pour aider les solopreneurs. Il ne doit pas être détourné de son essence, sous peine d’une jolie requalification en “société créée de fait”.
Si l’URSSAF et le Fisc considèrent que vous avez voulu entreprendre avec d’autres personnes tout en voulant bénéficier de la micro-entreprise, l’addition risque d’être salée. En effet, toutes les cotisations seront recalculées comme si vos associés et vous aviez créé une société pluripersonnelle.
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Un auto-entrepreneur en régime de franchise en base de TVA (grosso modo, cela veut dire exonération de TVA) ne peut pas déduire la TVA sur ses achats.
Au contraire, un entrepreneur redevable de la TVA devra collecter celle-ci sur ses ventes. Mais il pourra en contrepartie déduire celle qu’il paie sur ses achats.
C’est un point à ne pas négliger si vous avez l’intention de faire beaucoup d’achats de stock, par exemple.
Importante précision : ce n’est pas parce que vous êtes auto-entrepreneur que vous êtes forcément exonéré de TVA. Je vous rappelle que, depuis le 1er janvier 2018, les seuils de la franchise de TVA sont deux fois moins importants que ceux de la micro-entreprise.
L’impossibilité de déduire la TVA n’est donc pas vraiment un inconvénient de la micro-entreprise, mais plutôt du régime en base de TVA lui-même.
Les cotisations sociales fiscales de la micro-entreprise sont calculées sur le chiffre d’affaires. Au contraire, pour une entreprise normale, elles sont calculées sur le bénéfice net, càd après soustraction des charges.
Il existe 2 manières d’imposer le CA de l’auto-entrepreneur :
Dans un cas comme dans l’autre, il est impossible de déduire vos dépenses réelles. Il faudra se contenter d’un abattement forfaitaire (et donc forcément arbitraire) opéré par les Impôts.
La conséquence ? Si votre activité implique d’importantes charges, vous serez sans doute perdant. En micro-entreprise, vous devrez payer des cotisations même si vos dépenses sont supérieures à ce que vous gagnez !
Les obligations comptables en micro-entreprise sont TRÈS simplifiées. N’hésitez pas à enregistrer le lien ci-dessous pour faire un point rapidement. 😉
[Article lié : Tout savoir sur les obligations comptables de l’auto-entrepreneur]
La conséquence de cette simplification ? Aucun document comptable (a priori) ne peut attester de la rentabilité de votre micro-entreprise.
Or, cela peut être un inconvénient. Cela pose en effet la question de la crédibilité de l’auto-entrepreneur face aux banques et aux partenaires commerciaux. Cela peut bloquer la demande de certains financements personnels et professionnels, par exemple.
Pour la même raison, il est également difficile d’envisager la revente de son activité.
Afin de vous aider à retenir quels sont les inconvénients de la micro-entreprise, en voici un petit résumé :
Si vous êtes sur le point de créer votre micro-entreprise, je vous conseille de ne procéder à aucune généralité. Ne partez pas bille en tête en vous disant “je vais devenir auto-entrepreneur”.
Au contraire, posez-vous et analysez tous les avantages et inconvénients, comme pour n’importe quel choix juridique ou fiscal à faire.
Même si la micro-entreprise a 90% de chances d’être adaptée à votre situation si vous entreprenez seul, il serait dommage de perdre de l’argent et de freiner votre activité inutilement.
N’hésitez pas au besoin à vous faire accompagner par un professionnel du droit ou de la comptabilité.
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