Entrepreneur, futur entrepreneur,
On vous présente souvent la micro-entreprise comme un régime fiscal ultra simplifié et dénué de toute obligation comptable complexe. (Bon, dans l’imaginaire collectif, la compta c’est de toute façon toujours complexe)
Mais saviez-vous que, comme pour toute activité économique exercée à titre professionnel, vous étiez tenu à certaines obligations comptables ? Elles sont faibles, mais elles existent !
Petit tour d’horizon des obligations comptables de l’auto-entrepreneur.
Vous l’avez en principe compris : la micro-entreprise, c’est un régime social (le micro-social) et un régime fiscal (le micro-BIC ou micro-BNC) ultra simplifiés.
[Article lié : Auto-entrepreneurs : Guide de l’ACRE en 2019]
Ce qui va de pair ? Les obligations comptables de l’auto-entrepreneur, considérablement allégées !
La tenue d’une comptabilité régulière et complète n’est pas obligatoire pour les auto-entrepreneurs. Vous êtes à ce titre dispensé d’établir un bilan et un compte de résultat, et de procéder à l’évaluation de vos stocks.
Il existe quand même quelques obligations comptables (très) résiduelles.
Il en existe deux :
Si vous êtes en activité de vente de marchandises, de fournitures, de denrées à consommer sur place ou à emporter, ou que vous fournissez des prestations d’hébergement, vous devez tenir un registre récapitulatif par année présentant le détail de vos achats.
On parle de tous les achats réalisés en qualité de micro-entrepreneur (et pas de quand vous allez à Auchan vous acheter une TV).
Ce registre des achats doit mentionner le mode de règlement utilisé, et comprendre les pièces justificatives afférentes à ces dépenses.
Ensuite, tous les commerçants (régime BIC) et les libéraux (régime BNC) doivent tenir un livre-journal présentant chronologiquement le détail de leurs recettes professionnelles. Doivent y être insérées les factures et autres pièces justificatives.
Ce livre-journal, outre les factures, doit mentionner : le mode de règlement (espèces, chèque…), le montant et l’origine des recettes, la date.
Il existe une mesure de faveur : en cas de ventes au détail ou de services aux particuliers de moins de 76 euros chacun, il est possible de les comptabiliser globalement en fin de journée (sous réserve d’en conserver les pièces justificatives, comme un ticket de caisse).
Nada ! Il faudra simplement déclarer votre chiffre d’affaires sur votre déclaration de revenus. Point de bilan, de compte de résultat, ou autre document comptable.
[Article lié : Bien s’informer quand on est entrepreneur ! (droit + fiscalité)]
Pas de comptabilité, pas de facturation en bonne et due forme ? Que nenni !
L’auto-entrepreneur doit respecter les règles de facturation s’imposant à tous les professionnels.
En particulier, la facturation est obligatoire pour :
Le droit commercial impose également de délivrer une “note” au particulier pour certaines prestations de services.
Il faudra en outre respecter les mentions légales à faire figurer chaque facture. Mais cela fera l’objet d’un article ultérieur !
[Article lié : Tout savoir sur la facturation de l’auto-entrepreneur]
En principe, vous êtes obligé d’ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité, dans un délai d’un an suivant votre immatriculation. Cela a pour but, principalement, d’éviter la fraude et de rendre plus transparente l’activité des entreprises.
MAIS attention : Ce n’est pas pas forcément un compte professionnel ! Qui est d’ailleurs une simple appellation commerciale. Faites bien attention car ouvrir un compte professionnel coûte bien plus cher. Cela peut tout à fait être un compte courant standard !
Cela dit, dans les faits, certaines banques refusent d’ouvrir des comptes personnels à des auto-entrepreneurs. Prenez le temps de vous renseigner.
Importante mise à jour : A l’heure où je t’écris ces lignes, la loi PACTE a été adoptée en dernière lecture par l’Assemblée Nationale (mais pas encore promulguée). Elle supprime l’obligation d’ouvrir un compte bancaire dédié pour les auto-entrepreneurs réalisant moins de 10 000 euros de chiffre d’affaires annuel. Affaire à suivre !
J’espère que cet article vous aura aidé à y voir plus clair quant aux obligations comptables de l’auto-entrepreneur.
Pour poursuivre votre lecture, je vous conseille quelques articles :
Laissez un commentaire
Vos petits mots