Le mois de septembre marque une étape dans ma vie d’entrepreneure : cela fait 6 mois que je suis à mon compte. Yessss ????
J’ai l’impression d’avoir plus vécu en 6 mois d’entrepreneuriat qu’en 6 années d’études. C’est dire ! Ma vie n’a plus rien à voir avec celle que je vivais il y a un an de cela.
Entre erreurs, petites réussites et découvertes en tout genre, j’avais envie de vous compter le récit de mes 6 premiers mois en freelance.
J’espère que cela pourra aider certains et certaines d’entre vous à se lancer plus sereinement ! Lire ce genre d’articles, notamment ceux de Manon et de Julia, m’a beaucoup aidée avant de me lancer.
J’écris cet article avec le cœur, sans tabou, sans non-dit ni artifice. Je n’ai pas de fil conducteur précis, j’écris au gré de ce qui me vient. L’objectif : vous parler de mon expérience de la manière la plus exhaustive et objective possible. On y va ?
Si vous voulez en savoir plus sur ma vie de freelance, j’ai également écrit un article sur mon organisation en freelance avec Trello, ainsi que sur une journée type en freelance. Bonne lecture !
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis freelance dans la communication digitale des professionnels du droit et du chiffre. Concrètement, je fais essentiellement de la rédaction web juridique, mais également du content management et de la gestion des réseaux sociaux.
Le freelancing et moi, on s’est longtemps cherchés mais je n’ai jamais réellement voulu lui mettre le grappin dessus. Disons qu’il s’est pointé à un moment de ma vie où j’avais besoin de construire un nouveau projet professionnel.
Mon secteur d’activité vous a peut-être mis la puce à l’oreille : oui, je suis une ancienne juriste. Plutôt atypique comme parcours : on voit rarement des juristes parmi les entrepreneurs !
Je suis diplômée en droit des affaires et fiscalité. J’ai suivi une scolarité très classique à la fac de droit. Si classique que je me suis laissée happer par des ambitions qui n’étaient pas les miennes : celle de devenir avocate.
Lors de mon année de préparation au concours d’avocats, j’ai travaillé 8 mois en cabinet. Ce fut largement assez pour me rendre compte que ce n’était sûrement pas un milieu et une profession qui me correspondaient.
Cette prise de conscience a amené des semaines et mois de réflexion douloureuse. C’est difficile de se prendre cette réalité dans la tête après toutes ces années d’études… Qu’allais-je faire, avec un M2 en poche et aucune expérience dans un autre secteur ? Clairement, je ne voulais plus d’un travail dans le droit des affaires.
Je résume le déroulé des évènements le plus succinctement possible – ma réflexion a été bien longue ! – mais j’ai décidé de me reconvertir dans la communication, milieu qui m’attirait depuis toute petite. J’étais déjà rédactrice web juridique pour legaltechs (les start-ups du droit) depuis 2 ans. C’était comme un job étudiant pour moi : je n’avais pas idée que je pouvais en vivre.
Il a été convenu que j’entrerais en école de communication en septembre 2020, car c’était trop tard pour y rentrer en 2019. En attendant, je comptais faire de la rédaction web comme avant, histoire de subvenir à mes besoins pendant un an. En bref : un énorme syndrome de l’imposteur. A aucun moment, je ne me suis dit que je pouvais me lancer sans formation, encore moins à mon compte…!
Cette histoire d’école est maintenant bien loin… Quand j’ai commencé à structurer mon projet de freelancing, tout s’est éclairé rapidement : c’était le projet parfait pour allier l’ensemble de mes compétences et passions, dans un secteur où tout était encore à faire. Le projet d’un freelancing transitoire s’est transformé en projet de vie…
Autant le dire de suite : quitter mon ancienne vie pour devenir freelance a probablement été la meilleure décision de ma vie. ????
Attention : je ne dis pas que c’est facile. L’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde.
On compare souvent l’entrepreneuriat à des montagnes russes. C’est vrai. Il est possible de se sentir terriblement bien un jour, et d’avoir envie de tout abandonner le lendemain. La principale raison à cela : les revenus et contrats qui fluctuent sans cesse.
Par exemple, à l’heure actuelle, je suis incapable de prévoir combien je gagnerai en février par exemple. Je peux anticiper d’un mois à l’autre, voire sur plusieurs mois pour certains contrats, mais ça s’arrête là. Et, pour les personnes angoissées ou simplement soucieuses de leurs revenus et/ou organisées, c’est une situation carrément anxiogène.
J’ai la chance d’être locataire d’un appartement peu onéreux et de vivre en couple. Je n’ai pas non plus d’enfants. J’angoisse donc moins que certaines personnes au sujet de ces questions-là, mais je suis consciente que cela peut être un énorme poids chez les entrepreneurs.
Les difficultés ne s’arrêtent pas aux revenus. Avoir un business suppose une charge mentale énorme, continuelle, permanente. Chaque heure, chaque jour, je pense à mon entreprise. Parfois, c’est usant.
Pourtant, moi qui suis de nature indépendante et volontaire, je me rends compte chaque jour de la chance que j’ai de vivre selon mes propres règles. De choisir mes clients, mon contrat, mon emploi du temps, ou encore mon lieu de vie. Cette liberté n’a pas de prix. C’est quelque chose que je ne pensais jamais pouvoir toucher du doigt. Et pourtant…
J’ai pu me construire un métier sur-mesure à partir de mes goûts, passions et compétences. C’est l’une des raisons pour lesquelles je ne ferai jamais de pas en arrière. Le freelancing m’a apporté tout l’épanouissement qu’il me manquait dans mon ancienne vie.
J’ai eu beaucoup de chance : je ne suis pas partie de zéro pour chercher mes premiers clients, puisque j’ai pu me servir de mon expérience de deux ans au sein d’une startup du droit reconnue. Je connaissais déjà bien le secteur et les acteurs en place.
Si je crois dur comme fer au pouvoir du marketing de contenu, force est de constater que je n’avais encore aucun site web, ni aucun contenu web sur lequel m’appuyer. Bref : j’ai fait de la prospection à l’ancienne. Je déteeeeeste ça : c’est inintéressant, c’est pénible, c’est démotivant.
Pourtant… Les démarches ont porté leurs fruits très rapidement. Au bout de deux semaines, mon emploi du temps s’est rempli. Un vrai soulagement. Je pense que le milieu de la rédaction web est bien adapté à la prospection classique par e-mail. J’ai été étonnée d’avoir autant de réponses… Essayez 🙂
Depuis, mes premiers clients sont devenus des clients réguliers. D’autres se sont ajoutés. Je ne prends actuellement plus de nouveaux clients, mais je suis pourtant régulièrement contactée grâce au bouche-à-oreille et à ma présence web. Je sais qu’il est important de ne pas se relâcher lorsque l’on a des clients : il faut toujours penser aux mois à venir. C’est quelque chose de compliqué à réaliser et à mettre en place…
Je suis consciente que les débuts en freelance ne se passent généralement pas comme le mien. J’ai de la chance. Je ne prends d’ailleurs rien pour acquis…
Je pense que ma spécialisation a joué un grand rôle dans tout ça. Je suis dans une niche bien précise et extrêmement peu concurrentielle face à un fort besoin. Mon conseil : spécialisez-vous autant que possible pour sortir du lot et revendiquer de beaux contrats avec une belle rémunération.
Ah, le sujet tabou… Il est très difficile de fixer ses tarifs lorsque l’on débute en freelance. En plus, en général, on ne sait jamais combien le voisin facture. Difficile alors de comparer et de se positionner en fonction.
J’ai passé beaucoup de temps à fixer le juste prix pour mes prestations. C’est vraiment compliqué. Je m’interroge encore actuellement, mais je pense avoir trouvé un juste milieu.
Les trois conseils que je donnerais (pour faire très court !) :
Côté chiffres, j’ai gagné plus d’un SMIC le premier mois de freelance. Mon chiffre d’affaires a ensuite constamment augmenté pendant six mois. Pour vous donner un ordre d’idée, je gagne à présent bien plus que si j’étais cadre dans une grande entreprise.
L’avantage du freelancing : récupérer de façon directe les fruits de son travail, tant en termes de reconnaissance qu’en termes financiers !
L’ACRE a été particulièrement précieuse à mon démarrage. J’étais déjà déclarée depuis 1 an lorsque j’ai débuté mon activité de freelance, mais les taux de charges sociales en deuxième année restent très bas. Attention cependant à la réforme de l’ACRE qui se profile en 2020…
J’ai commis des erreurs pendant ces 6 premiers mois de freelance. J’ai testé, j’ai essayé, j’ai expérimenté. Beaucoup. Difficile de débarquer les deux pieds dans l’entrepreneuriat quand on ne connaît que le monde du salariat (et des stages !).
C’est une expérience qui requiert beaucoup d’humilité et de remise en question.
En 6 mois de freelance, j’ai compris que si je ne prenais pas soin de moi, personne ne le ferait pour moi. Il est facile de se laisser happer par son business, de s’enfermer demain et d’oublier tout le reste.
J’ai appris à aménager mes horaires, à tenir compte de mon énergie fluctuante, à m’écouter, et surtout, surtout, à ajouter dans mon emploi du temps des créneaux dédiés à mon bien-être. Sport, lecture, sorties entre amis… Tout est noté, consigné, et cela ne peut être décalé ou oublié.
J’ai fait l’erreur de me surmener. J’ai voulu accepter toutes les opportunités. Bilan : un emploi du temps surchargé, impossible à assumer. A vouloir trop en faire, j’en suis ressortie avec une fatigue alarmante et une baisse considérable de motivation. C’est quelque chose que j’essaie à présent de réguler autant que possible.
Ne faites pas ça ! Il ne sert à rien de quitter une vie qui ne vous convient pas, si c’est pour vous tuer ensuite à la tâche…
Une autre difficulté dans mon quotidien de freelance : l’absence de reconnaissance de certains proches. L’entrepreneuriat est parfois mal compris de certaines personnes. Il est important de réussir à passer outre… Ce n’est pas toujours évidemment quand on met tout son coeur dans son projet. A ce propos, je vous conseille l’excellent compte Instagram de “Au secours je suis freelance” !
Enfin, je le disais plus haut : il est difficile de couper du travail. Je pense continuellement à mon business, surtout que j’ai 1 000 idées qui me viennent à la limite. J’ai l’impression que mon cerveau ne se repose jamais ! J’essaie de me reposer autant que possible le soir après une journée de boulot, mais ce n’est pas toujours évident. Je ne peux souvent pas m’empêcher d’attraper mon ordinateur…
Je le disais dans mon article dédié à Trello en freelance : me mettre à mon compte m’a fait revoir l’ensemble de mon organisation. Sans organisation ultra carrée, je me serais noyée.
Je ne parle pas que des contrats clients. Je parle également de tout ce qui va avec : la communication, la formation, la gestion commerciale (prospection, devis, relances…), la gestion administrative, les divers évènements et rendez-vous…
J’ai choisi de travailler chez moi. Je suis quelqu’un d’organisé et discipliné : j’arrive à me mettre au travail très tôt le matin, et à maintenir dans une relative concentration tout au long de la journée. Travailler chez soi n’irait cependant pas à tout le monde… N’hésitez pas à tester l’organisation et le lieu qui vous correspondent.
Malgré une organisation à présent bien rodée, je travaille entre 40 et 60 heures par semaine. Clairement, je travaille beaucoup, beaucoup. J’adore ce que je fais, mais il est vrai que la charge de travail est dense. Je travaille régulièrement le soir et le week-end, même si j’évite cela au maximum.
Quand on a une entreprise, il y a TOUJOURS quelque chose à faire… Le plus dur est de résister, et de se dire « ça attendra demain ». Surtout si vous êtes du genre, comme moi, à vouloir tout tout de suite. Guilty !
Ce bilan clairement positif me donne plus que hâte de voir ce que l’avenir me réserve pour les années 2020 et suivantes.
J’ai deux gros projets pour l’an prochain. Le premier est de partir vivre trois mois à Bali avec mon copain, qui se lance également en freelance. Tout est prêt : nous partons début janvier. Yessssss
Le second, cette fois-ci dans le cadre de Rocket ton Business, est de lancer un podcast, mais également de construire un accompagnement individuel à la création et gestion de micro-entreprise.
Mon travail de freelance m’épanouit réellement, mais j’ai vraiment envie, à présent, de vous accompagner à vivre vous aussi la vie dont vous rêvez.
Je pense que j’ai fait le tour du sujet. Si vous m’avez lue jusqu’au bout, bravo et merci !
Je vous laisse me poser toutes les questions de votre choix dans les commentaires… Quel que soit le sujet. Je serai également ravie de connaître l’histoire de votre entreprise !
Laissez un commentaire
Vos petits mots